mardi 13 septembre 2022

P.2020.09.13. Sanda Voïca - un poème sur Sitaudis - dans "Poèmes pour l'instant" - publiés entre 12-14 h, lundi le 12 septembre 2022


 Tout est éphémère

 - surtout la gloire (bien risible, of corse)

d'être publiée,

aux côtés de 17 autres poètes

Nadine Agostini, Philippe Beck, Patrick Beurard-Valdoye, Jean-Pierre Bobillot, Jean-François Bory, Julien Blaine, Julien D'Abrigeon, Daniel Farioli, Alain Frontier, Frédérique Guétat-Liviani, Jean-Claude Pinson, Christian Prigent, James Sacré, Ariel Spiegler, Florence Trocmé, Véronique Vassiliou, Pierre Vinclair,

de manière... éphémère sur Sitaudis 

Lundi, le 12 septembre 2022, entre 12-14 heures !

 

Quand Pierre Le Pillouër - responsable du "Sitaudis" - 

avec lequel tu n'es pas amie 

- en frôlant même l'in-amitié, après avoir été refusée, par le passé,

 pour la publication de deux notes de lecture, 

pour des raisons totalement extérieures au contenu desdites notes - 

t'écris avec une "sollicitation" - c'est son mot :

de lui envoyer un poème qui ne dépasse pas 12 vers

pour cette publication (sans traces, à part les noms des poètes) 

dans "Poèmes pour l'instant" :

 

Sa requête reste(ra) toujours étonnante / intrigante pour moi 

(sans explication, à part l'éclectisme de ses goûts poétiques ! )

 

C'était le 12 septembre 2022 :  

 

 https://www.sitaudis.fr/Poemes-et-fictions/poemes-pour-l-instant-1662976951.php

 


Mais... j'ai capturé/gardé les traces de l'éphémère :
























Et aussi :

Poèmes pour l'instant

Les Poèmes et Fictions, poésie contemporaine

  •  

A couilles rabattues

Pénétration

Orgasme

Lécher

Levrette

Initiation

Nadine

Aphrodisiaque

Irrumer

Ramoner

Extase

Ejaculation

Nadine Agostini Apollinaire

 

Si on dit que Poésie =

évolution de l'âme physique,

alors elle marie les deux efforts

d'une vie contemporaine

et plus abstraite :

a) la reconnaissance de ce qui

attend dans la lumière mondaine

et b) l'intelligence des raisons

de la guerre au nerf optique,

sous le soleil ambivalent.

Voilà pour le jour exploratoire

et ondulant. Bien.

Philippe Beck

 

Je coule froide entre aulnes qui m'emmantèlent

deux ados en pension, Guillaume (cadet) entre en eau

s'aventure au tourbillon que vanne de moulin lâche

Que v'love ? j'entends Mnié mnié mnié

aux abords du tumulus (cumulées de moules)

j'entends Mnieu mnieu mnieu, aux cotons

c'est : Mniay mniay mniay nom-di-dio brus

quement Guillaume oublie tout (ce que suis)

se démène GUÉ crie nage vers partout n'inspire plus

ça gueule mes eaux font perdre connaissance

GUÉ quand l'aîné ramène cadet OUFOUF

un jeudi, vers midi, ma parole, moi l'Emblève.

Patrick Beurard-Valdoye

 

phantasmes (n. masc. plur.) :

perturbateurs endocrâniens

*

François Dufrêne et la psychanalyse ?

(sujet brûlant)

quand Lacan tâte des mots cramés…

*

le bateau ptyx

(bibelot ancien)

« abolis parapets… »

*

le sens de l’Histoire

le mur de Berlin n’était pas taillé dans la bure de Merlin

Jean-Pierre Bobillot

 

Apollinaire en serait digne
Vers, marbre, onyx, émail
tout est en ligne
La mire étire le tireur
L'instant saisit l'e-mail
Tout part, tout meurt !

Jean-François Bory


ALORS :
CHANGER D’AiR
CHANGER D’R

CHANGEM     D’M
CHANGEN          D’N
CHANGES     D’S
CHANGEQ          D’Q
CHANGEH          D’H
CHANGEL     D’L
CHANGEO          D’O
CHANGEK          D’K
CHANGEB     D’B

Julien Blaine

 

 

mourir un peu

un peu

plus un peu

plus ou un peu

moins un peu

peu à peu

un peu

trop un peu

moins puis de moins en moins de peu

puis plus de peau si peu

la sauver de peu un peu

puis plus

Julien D'Abrigeon

 

Posé sur le vieux seuil, il regarde Vénus,

L’étoile du berger pour lui qui en fut un.

Son voyage fut l’absolu discontinu ;

La raison devint sa balise et sa compagne,

Plus celle dans sa tête dont l’amour y gagne.

Ces grèves où l’ambre échut avec les embruns.

Le bonheur reste le contraire du malheur.

En tout lieu il chercha ce qu’il était lui même,

Le retour des comètes pour la vie en tandem.

Salivant le goût amer de ses épopées,

La fin des mystes, les derniers pas ; regroupés :

Vêtue de batiste et deux êtres : la couleur.

 

Daniel Farioli

Si j’eusse été moins fatigué,

tu aurais vu le chouett’ poème

que je t’aurais mirlitonné

comme au temps de Tartalacrème !

Mais ce temps n’est plus, je suis vieux,

trop sec, et beaucoup moins verbeux.

Autrefois j’eusse été à même

de te louer un p’tit peu mieux

avec plein de rimes en « aime »…

Ah ! Guillaume, le temps s’en va,

On n’y peut rien, c’est ça l’problème :

pardonne-moi d’en rester là.

Alain Frontier

 

ce matin encore        on a raté le tramway

supplier les rails        ça ne sert à rien

à l’arrivée        les agneaux et les bœufs        sont en miettes

on avait enfin obtenu l’adhésion du multiple

c’est bête        il faut reprendre à zéro

pourtant        une heure avant l’aube        le ciel montrait le parfait alignement des planètes

on aurait dû rester        dans la zone hachurée

ne pas bouger

de toute façon                y’a plus rien à regretter

le dernier quartier        c’est ce soir

on nous l’assure :

plus de restriction sur le voltage

Frédérique Guétat-Liviani

 

Pour PLP un poème express (à rendre pour lundi prochain le 12 /
Easy poetry = poème de circonstance et de voyage /
Dans un coffre 12 lignes facilement vélopliables /
Donc en voiture Simone à Sermione/
Au bord du lac de Garde où tant/
Se plut au temps romain Catulle/
Lequel proteste contre ces versi sciolti/
À la Leopardi et dans mon dos/
De mèche avec Jude (Stéfan)/
Me prie instamment de m’arranger pour que/
Le dernier mot au moins rime avec son latin patronyme/
Et pas besoin d’un dessin : e..ule

Jean-Claude Pinson

 

Verheggen, 1971

Jean-Pierre échevelé de serpents

médusés soleil aux mèches

s’assoit rigolard sur du rêche

aux fesses de pré : hello sacripants !

sa marraine « fait son samedi » pourtant

c'est dimanche pour les wassingues

TXT c'est parti deux ans déjà c'est dingue

comme on est pâle sur les photos du temps

sa mitraque dit : Il faut boire / Quand

même c'est du lait gratté / Du lait de mamelle

de carrosserie avec des bouilles dedans : quelle

pompe à jus de vie les amis là-dedans !

(septembre 2022, pour ses 80ans)

Christian Prigent

 

 Un poème est là

Seulement

Dans l’instant qu’on écrit

Son dernier mot, dans l’instant

Qu’un lecteur va le lire.

Chaque poème

Comme un instant de vie

Suivi

De silence ou d’oubli.

James Sacré

 

Je ne me lève pas avant l’aube
Mais quelque chose m’est resté de votre vie
Un goût de chanson pas écrite
L’éternité
Longtemps après en marchant dans la rue

Ariel Spigler

 

Douze, pas onze, pas treize, douze

Et moi trois, deux fois trois

Six syllabes et douze vers

À boire cul sec avec

Roubaud Perec Ch'Vavar

Douze verres de silvaner

À peine sur le comptoir

Déjà vidés sifflés

Mais pas douze stop à dix

Car le z n’est plus doux

Florence Trocmé

 

Tout ceci est paradoxal.
Rien d’instantané.
136 vidéos scrutées,
Pas sur le champ mais a posteriori.
Pour enfin prendre le temps de développer la minute de vue.
Avec toute latitude de la révéler.
Durant le temps de l’affranchissement, ce temps compté.
Autrement dit, se poster ailleurs, face à un autre écran, pour étirer, par la fenêtre de son lieu de travail,
la minute de captation et la muer en plaisir.
L’effet tour omniprésent jusque dans la vacance.
Le retour dans la fuite.
Ou un surplace décalé.

Véronique Vassiliou

 

 

Portrait de l’artiste en truite

Derrière le fil qui arrache

À l’eau sa gueule piégée

Par le hameçon des mots Liberté

Égalité, Fraternité,

L’œil dilaté, l’artiste

Résiste à céder sa matière vivante,

Tremblante, aux geôles de la signification :

Dans le cadre agonie

Et le hors-cadre mort.

Pierre Vinclair

 

Je meurs

d’être noyée

comprise

engloutie

devenue une

avec ce bloc

volume

presque un cube

de lumière dense

qu’est devenu le monde

pour quelques instants

ou pour toujours.

                        Sanda Voïca

 

 Et des possibles arguments ou réflexions

pour les raisons de l'effacement des poèmes 

dans ce texte (sur Sitaudis aussi) :

(Pillouër inspiré par lui ?)

"Effacer, ce n'est pas faire disparaître" :

https://www.sitaudis.fr/Poemes-et-fictions/effacer-ce-n-est-pas-faire-disparaitre-1662092820.php