vendredi 3 novembre 2017

2017.11.03. Lecture du numéro 28 de la revue Paysages écrits par Murielle Compère-Demarcy :

Zone de Texte: Paysages Écrits n°28
Octobre 2017
         par Murielle Compère-Demarcy



Paysages Écrits n°28
Octobre 2017
par Murielle Compère-Demarcy

« Paysages écrits… revue vraie… » n°28 vient en cet automne 2017 nous ouvrir ses pages d’octobre, -« incise ou les poignards volants » (1996) de Philippe Boutibonnes en 1ère de couverture.
Valérie Canat de Chizy nous retient par ses poèmes d’écriture pariétale, sur le bord du monde à franchir et déchiffrer, entre ses éclairages créatifs souterrains (« la grotte est tapissée de silhouettes et d’ombres », la lampe des mots portée sur les parois du monde par la présence des femmes (la grotte résonne « de leurs entrailles ») et le Dehors tapissé de fleurs ; entre surface et eaux profondes (l’odyssée de nos corps-âmes soufflés en glissements-noyades de poisson sirène) ; entre nos regards surfant sur les eldorado de nos complaisances et la réalité (« la face cachée du monde »), parfois sordide, de « ce que l’on ne veut pas voir » ; … le poème est ici une sonde, lâchant la Faux, pour trouver la Terre d’où fertiliser l’Enfance.
François Bordes nous plonge dans l’incandescence du « regard sous l’écorce » dont l’Œil du peintre redonne sève et lumière, entre fantasmagories du réel et réel énigmatique. La transfiguration poétique passe par l’élucidation des rêves, à mains courantes dans le sang des rêves-fossiles pour les animer de nouveau dans le feu de fraîcheur du futur, pont tendu vers l’étincelle de l’au-delà, depuis les empreintes nostalgiques jusqu’au vivier des poissons volants du présent. Les mots signent ces passages de lumière dans le cheminement du temps.
Florent Toniello décrypte « le trac ordinaire » où « la peau est une croûte terrestre sous laquelle / la tectonique des plaques se déchaîne ».
Fabiana Bartuccelli écrit à Sanda Voïca depuis Prague une lettre des Colchiques, que chacun(e) aimerait recevoir, un jour, au bord de la vie ou de l’abîme, attaché(e) à rechercher des reflets d’argent sur la langue et l’inaudible des choses, dans le puits perdu, « dans le tout-néant de ce feu »,

                   « comme une vibration de quelque corde, parmi le
                       bourdonnement des abeilles »

(abeilles abimées / bâillonnées hors les alvéoles de miel de la vie par le pollen stérile des Hommes de fiel)
Christian Viguié nous emporte dans « la couleur du ciel », où le paysage sans la pensée ouvre des fenêtres d’air et de fluidité, d’où le ciel vibre, s’envole, aussi réel qu’un horizon pur « au milieu des mystères des choses ».
Fabien Drouet juxtapose des scènes foutraques et fantaisistes de vie fictive frictionnée aux égoïsmes des uns sans les autres, des autres obsédés par leur rêve d’Un seul. Même l’« Ego Coulpa » s’en mêle, jouant dans l’urgence et à pied d’œuvre à régler ses propres (sales) comptes, farcesques.
Hubert Le Boisselier dans un style de poésie plus classique interroge le temps, l’univers, la « voix voyante » du Langage-Dialogue, ces voix « qui font trembler l’onde de la mémoire », dans un dialogue avec l’Autre, « délivré des pleins et des déliés / pour (s’) éprouver sans le voile des mots ».
Antonin Kosik présente l’histoire de Ignacio Moreno Aranda, nous raconte comment « la mémoire nous joue d’étranges tours ». Un coup de massue retentissant sur le cours normal de la vie comme des perspectives… stupéfiantes…
Christophe Béguin évoque son saisissement -et tente d’en éclairer les arcanes- face aux œuvres picturales de Philippe Boutibonnes dont l’exposition Col tempo au musée des Beaux-Arts de Caen en 2016 fait l’objet de ce texte.
Quelques œuvres de Philippe Boutibonnes sont reproduites dans ce Paysages écrits n°28, aux côtés d’œuvres de Danièle Massu-Marie animant avec son époux Maurice Marie, l’atelier dmm situé dans la Manche, à Lingreville.
Isabelle Jabaud nous ouvre une porte insolite sur « LE JARDIN » tandis que François Ibanez joue avec la « Malédiction », « Les Diables » avant de nous inviter dans le flux d’une circulation cosmique et sanguine par les vagues, l’intaille des mots dans le bitume et les gémissements du vent, les « Insomnies » et le « Tourbillon », « À deux pas » des connexions télépathiques…
Hans Limon produit ces « bruits de fond » dans l’immersion en aveugle –« Barbarygmes » d’embrasure dans la gorge « aux cent plaisir / du bel instant » «  jouit Satan »- du Vivre intense de l’amour, et écrit « À l’emporte-plume » une lettre-poème poignante à son frère de sang, « (s)on frère nu sous les plumes / envolé pour un rien. »

« La Danse (macabre) : fresque regroupant les visages de vingt poètes d’aujourd’hui » de Sophie Brassart déroule sur 5 pages la présence au monde "envisagée" -toute en regard- de ces figures contemporaines, suivie par un poème de l’artiste.

Traduits du grec par Babak Sadeq Khandjani, trois poèmes d’Antzela Georgota écrivent la force fragile ou la fragilité puissante d’une Femme qui résiste et dit « Non », qui Se risque, et toujours et encore résiste.

Un poème de Paul Celan, « parmi les rares, écrit en roumain », exposé dans la Grande Synagogue de Bucarest, au Musée de l’Holocauste, se découvre dans une traduction de Sanda Voïca, page 89. Inédit.

Clôturent cette livraison de remarquable et exigeante tenue du n°28 de Paysages écrits des notes de lecture à découvrir sur le site de la revue via le lien :



© Murielle Compère-Demarcy (MCDem.) – 01/11/2017


2017.11.03. Lire Paysages écrits numéro 28 / Octobre 2017 sur Calaméo :

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2017.11.03. Au sommaire du numéro 28 de la revue "Paysages écrits" 28 / Octobre 2017 :

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