jeudi 20 octobre 2022

P.2022.10.20.Lecture de "Les nuages caressent la terre" par Valérie Canat de Chizy, sur "Terre à ciel", numéro d'octobre 2022

 Lecture

par Valérie Canat de Chizy de

 Les nuages caressent la terre

publiée le 12 octobre 2022 sur "Terre à ciel"

(revue en ligne)

dans la rubrique "Lus et approuvés" :

  https://www.terreaciel.net/Lus-et-approuves-octobre-2022-par-Valerie-Canat-de-Chizy#.Y1ExMezP0cQ








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Lus et approuvés (octobre 2022) par Valérie Canat de Chizy

 

Sanda Voïca, Les nuages caressent la terre. Les Lieux-Dits (Les parallèles croisées), 2022

Sanda Voïca perd sa fille, Clara Pop-Dudouit, emportée par un cancer le 8 août 2015 à l’âge de 21 ans.

Y a-t-il douleur plus terrible pour une mère que celle de perdre son enfant ?

Au-delà de la déchirure, intérieure, presque physique, Sanda Voïca nous offre un recueil dans lequel les nuages, qu’a rejoints Clara, caressent la terre, la terre-mère.

La présence de Clara est toujours vivace, lumineuse. Les signes sont là, tangibles, ainsi ces deux roses blanches offertes en son nom, dont l’eau est demeurée claire et limpide des mois après, tandis que celle des deux roses rouges a vite pourri, croupi…

Clara et Sanda, intimement liées, connectées, à tel point que l’eau des roses blanches devient eau bénite, et Clara, sainte. Sainte Clărutza.

Blancheur immaculée dans laquelle flotte Clara tandis que Sanda, elle, baigne dans le rouge, celui du tapis de bain, des vêtements, des sandales.

Du rouge je suis née
Au rouge je finirai

Hibiscus, lavande, tournesol, un jardin pour embellir la tombe de Clara, un jardin dans lequel butinent des abeilles. Signe, encore de la présence de Clara, ces feuilles d’or, à terre, symboles de l’or du temps.

Clara est partout. Autour de Sanda, dans sa mémoire, dans ce livre qu’elle écrit pour elle.

Je ne veux plus parler que de l’amour qui n’aura jamais plus de corps.
Je ne veux plus parler que de l’amour pour ceux qui ne seront
jamais qu’amour – jamais
d’objet, jamais plus de corps –
mais de l’amour qui remplit à jamais l’amour.

Dans Les nuages caressent la terre, les textes, écrits entre 2015 et 2016, creusent, approfondissent le lien, cherchent à se souvenir, à comprendre, évoquent l’inconcevable, l’inguérissable. Ils témoignent aussi d’un passage sur terre, d’un dialogue qui s’est instauré, d’une présence infinie.

Le lit si rouge
La pelouse si verte
Deux couleurs vibrantes
prennent place
s’installent pour toujours
nourries par la même vie.

*
Tu es revenue sans VRAIMENT être là.
Très peu après ton départ
une pluie soudaine.
Ses gouttes invisibles
Sauf que l’eau, abondante,
coule à l’envers
sur un mur défraîchi
et fait tomber des lettres frêles
en effaçant des phrases,
certaines noires et d’autres rouges,
et que je n’ai pas eu le temps de lire.

 

 

 

Touchante (la lecture de Valérie Canat de Chizy), parce que touchée, selon ses dires FB publics, par le livre.

Touchée (moi), parce que... touchante la note de lecture, dans sa simplicité / sincérité/ essentialité (son auteure - toujours fidèle à sa façon d'être et d'écrire).

Elle persiste et signe dans sa... sympathie pour moi - jusqu'à avoir voulu déjeuner toutes les deux, samedi, le 15 octobre 2022, à Paris, et faire un tour ensemble dans le Salon de la revue...