jeudi 23 février 2023

P.2023.02.23. Sanda Voïca - Gestomètre du jeudi - publié le 23 février 2023 par le Collectif Pou

 

Publié aujourd'hui, jeudi, le 23 février 2023, 

ce poème écrit le 1 juillet 2022, 

le jour même de l'invitation de Guillaume Marie, 

pour le Collectif Pou,

pour sa rubrique, "Les Gestomètres du jeudi",

pas envoyé tout de suite 

et la rubrique arrêtée aussi pour quelque temps.

Relancée il y a quelque semaines 

et la rubrique reprise, depuis deux semaines.

 

Le voilà : 

 https://collectifpou.fr/2023/02/23/les-gestometres-du-jeudi/

 

 



 






Gestomètre du 23 février 2023

Traduire un jour, bien plus long que 24 heures : mais de quelle durée ?

(écrit chez moi, vers 8 h 30, à la main, au stylo à l’encre noire, le 1er juillet 2022)

Réveil heureux (encore vivante)
de bonne heure
et après seulement (heureusement)
quatre heures de sommeil,
comme chaque jour, depuis deux-trois ans.
Et comme chaque jour, le rituel qui fait naître –
mon premier café
(suivi par cinq-six autres dans la journée) :
le café-news (facebook/messenger)
le café-socle du jour naissant,
de la vie de plus en plus renaissante :
heureuse comme un
coq vivant
qui ignore la pâte,
la croûte qui l’attend
quelque part.
Lui – droit sur ses pattes
Moi – droite dans mes bottes
toute la journée.
Je prends d’abord mes quatre heures de lecture et écriture –
traduction, en fait, les deux,
quand lire ce n’est qu’interpréter
tout qui nous arrive à travers les mots des autres
mélangés aux nôtres.
Le tout panaché de deux autres cafés.
Pas de petit-déjeuner.
(Ingmar Bergman ne mangeait qu’une fois par jour,
vers 17 heures – et n’a créé que des chefs-d’œuvre)

Je meurs d’évoluer parmi les opinions / les étiquettes des autres
Sur mes écrits, mes livres,
mais aussi sur le monde :
tout le monde traduit tout le monde.
Mais tout est à la fois juste et faux.

Brouillard éclairant !

J’ai toujours aimé la brume,
celle qui traînait dans les champs
ou entre les collines de Transylvanie, en Roumanie,
et maintenant celles d’entre les collines ou sur les champs de la Manche.
La brume – mais le brouillard ?
Seulement lui surprenant et éclairant !
Le voilà arrivé, en plein été,
dans mon jardin à Coutances.
Vu, senti et savouré depuis mes fenêtres, d’abord,
ensuite depuis la terre même.
Je meurs d’évoluer heureuse
dans le brouillard coutançais –
ou… contemporain : celui de mon temps !

Applaudissements fournis.
Rideau.

Vers midi : le tour du jardin et du potager,
suivi du travail, selon leur besoin,
pendant plusieurs heures.
Déjeuner – ou pas,
selon les urgences de la Dame-Nature.
Et ce qu’elle veut (la femme),
Je (Dieu) le veux(t) aussi.
Mon chat-mouton, le ventre
aux poils longs et bien bouclés,
contrairement au dos – les poils longs mais bien droits,
vagabondin ou sauvageon
(mais telle maîtresse, tel chat !)
me rejoint de temps à l’autre :
jardinier apprenti aussi,
il laboure la terre de ses pattes et… de son dos.
Je le nourris, je le caresse
et le tour du jour est joué.
Mon déjeuner est devenu mon dîner.
Les derniers cafés et les infos du soir,
cette fois-ci sur deux chaînes You Tube en direct.
Film aussi – l’embarras du choix.

Je m’endors.

Sanda Voïca


Et l'info postée par Guillaume Marie sur sa page Facebook :

avec une image de la Cathédrale de Coutances

(où il est né) : 

 

(avec le sourire : )

 Petite ville, mais grande : 

parce que j'y suis, 

parce que Guillaume Marie / Lecaplain y est né !