Quand tu te dis - naïvement, quoique... convaincue - que, pour la deuxième série de réponses à la question "Pourquoi le français ?", posée par Jean-Pascal Dubost,
réponses publiées sur Poesibao,
l'Argument, pour la deuxième série, a changé, en devenant plus... neutre, voire allégé de toutes les citations, à cause de... ta réponse (presque... courroucée ou énervée, à cause du parti pris ou du caractère réducteur des citations) !
Argument A (première série de publications)
contre Argument B (deuxième série de publications) :
Ou bien :
Argument A :
Ne
pas ou ne plus écrire dans sa langue maternelle, est-ce un réel choix ?
N’est-ce pas la langue d’accueil qui vous élit ? Le poète tchadien
Nimrod écrit : « J’ai écrit en français parce que les lettres
françaises ont fait vibrer mon être au-delà de tout ce que je pourrais
en dire. J’ai été élu, je ne suis pas l’auteur de mon élection. On
dispense l’amour parce qu’on a été aimé. »
L’amour y est-il pour quelque chose ?
Est-ce une fuite, un exil, un rejet de son pays, une décision politique ? « Écrire dans une langue étrangère est une émancipation. C’est se libérer de son propre passé »,
déclarait Cioran. La langue adoptée est-elle une
« contre-langue » (maternelle) ? Un exil dans l’exil ? Si tant est que
la langue du poème est une langue étrangère inscrite dans une langue
natale (« la langue du poème est une “ langue étrangère ” » déclare Emmanuel Laugier en écho à Gilles Deleuze : « autant dire qu’un grand écrivain est toujours comme un étranger dans la langue où il s’exprime, même si c’est sa langue natale »). Est-ce être nulle part ?
L’adoption d’une autre langue correspond-elle à un déplacement physique ?
Samuel Beckett disait rechercher, dans la langue française, une langue sans style, « essayant de trouver un rythme et une syntaxe d’extrême faiblesse » (« trying to find the rhythm and syntax of extreme weakness ») : le
choix du français fait-il abandonner un style ? Chercher un autre
style ? Affaiblit-il le sens ? Est-ce une autre personne qui apparaît
dans l’autre langue ? Peut-on parler d’un devenir-autre ?
Et
pourquoi le français ? Dont Cioran disait que c’est une langue
sclérosée, arrêtée. Offensif, Kateb Yacine quant à lui déclarait : « j’écris en français pour dire aux Français que je ne suis pas français ».
Les
questions sont nombreuses, elles se posent en vrac car l’histoire de la
langue de chacun est un monde. Alors c’est l’histoire de poètes qui se
sont aventurés dans la langue française, qu’on voudrait lire.
Et Argument B :
Ne pas ou ne plus écrire dans sa langue maternelle, est-ce un réel choix ? N’est-ce pas la langue d’accueil qui vous élit ? Est-ce une fuite, un exil, un rejet de son pays, une décision politique ? La langue adoptée est-elle une ‘contre langue’ (maternelle) ? Un exil dans l’exil ? L’adoption d’une autre langue correspond-elle à un déplacement physique ? Est-ce une autre personne qui apparaît dans l’autre langue ? Peut-on parler d’un devenir-autre ? Et pourquoi le français ? Les questions sont nombreuses, elles se posent en vrac car l’histoire de la langue de chacun est un monde. Alors c’est l’histoire de poètes qui se sont aventurés dans la langue française, qu’on voudrait lire.
Leur différence est... de taille ! (dans tous les sens du mot)
Et voilà, le 14 février 2023, suite à la publication, le jour même, de mon post sur Facebook
(avec la nouvelle de cette publication),
ces quelques commentaires
(parmi la cinquantaine de "réactions"; déjà touchantes, quand les gens ont migré vers Instagram et Tweeter et la moyenne de vues des posts ne dépasse plus la... vingtaine !)
à ma réponse de Disputaison :
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dont celle EXTRAORDINAIRE et EMOUVANTE
de Louis-Marie Catta
qui m'a... "confirmée" - et de quelle manière -
dans ma pensée/intuition :
Ou :
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# Merveilleuse (pleine de merveilles) ta réponse à Jean-Pascal Dubost. Je vais relire et encore et encore, c’est infiniment riche et juste. Pour Beckett : quel éclairage !
Du calice de ce royaume d’esprits
Que monte à lui l’écume de son infinité."