jeudi 6 décembre 2012

P.2012.12.06. VERTIGE

J'ai dû attendre 50 ans pour avoir ce vertige : j'avais laissé la lune, le soir, côté est de la maison, la regardant par la fenêtre, et je la retrouve, ce matin, devant ma fenêtre côté ouest - grande, pleine, orange, j’ai même pensé que c'est le soleil qui se levait à l'ouest : le monde à l'envers. Happée par cette interrogation-vertige : c’est moi qui ai tourné toute la nuit, qui me suis accrochée à mon lit, peut-être même le lit par-dessus moi, et ci ça se trouve, comme ça chaque nuit - pas étonnant alors que j'aie tous ces rêves mouvementés et cauchemars récurrents. Ou bien c’était la lune qui avait tourné ? Il y a des matins où on oublie tout ce qu’on a appris à l’école.

Le vertige de Louis Aragon – «Rien ne compte plus que le vertige: être homme, c’est pouvoir infiniment tomber», « la Mise à mort ».

Le vertige de Milan Kundera : « … c’est autre chose que la peur de tomber. C’est la voix du vide au-dessous de nous qui nous attire et nous envoûte, le désir… »
Arthur Rimbaud – écrivait pour fixer des vertiges

ETCAETERA. 

D'un vertige l'autre :


photo : Sanda Voïca; droits réservés.