Chacun de mes mots est un
poteau, ou pilier, ou colonne.
Calligramme : des lignes
verticales, plantées irrégulièrement, sans fin:
Mon texte est une forêt en
marche de colonnes luminescentes.
Peu à voir avec la forêt en marche
de Shakespeare, dans « Macbeth ».
Peu à voir aussi avec la page-nappe, pleine de vagues vivantes, invoquée par Philippe Sollers,
en caressant les pages couvertes de son écriture, dans ses grands cahiers. Peu à
voir avec les prés ou les plaines blanches, où les moutons paissent les lettres
noires. (Voir ici la devinette : le champ blanc, les moutons noirs ;
qui ne les voit que de loin, - les ignore ; qui les voit de près, ou les
fait paître - les connaît bien. C’est quoi ? Réponse : l’alphabet et/
ou la lecture.)
Ou les pilotis d'une autre Venise.
Ou les pilotis d'une autre Venise.