Et toujours dans la série : Qui vit, publie.
Non, ce n'est pas un poisson d'avril :
un poème récent
publié par le Collectif Pou !
publié par le Collectif Pou !
après avoir temporisé ma réponse (vu les... con-textes !)
j'ai... cédé
à la demande
(et non pas à la commande)
j'ai... cédé
à la demande
(et non pas à la commande)
même à l'insistance
d'un certain Guillaume Marie
de lui envoyer un poème, écrit ces temps-ci,
pour leur rubrique récente
"Les poèmes du confinement"
(quand j'abhorre ce mot)
de leur Collectif Pou.
de lui envoyer un poème, écrit ces temps-ci,
pour leur rubrique récente
"Les poèmes du confinement"
(quand j'abhorre ce mot)
de leur Collectif Pou.
Publié finalement
pour "partager"
pour "partager"
la sidération
qui est le noyau de ce texte
et qui a été remarquée, malgré sa... jeunesse
par ce premier lecteur, Guillaume Marie :
"il est vraiment super ce poème, grand merci de nous l'avoir confié"
Et publié là aussi pour une raison
qui doit rester, pour l'instant, secrète !
qui est le noyau de ce texte
et qui a été remarquée, malgré sa... jeunesse
par ce premier lecteur, Guillaume Marie :
"il est vraiment super ce poème, grand merci de nous l'avoir confié"
Et publié là aussi pour une raison
qui doit rester, pour l'instant, secrète !
Le voilà :
et le lien vers le site :
et le poème ici-même :
Mes maisons foncières
10
h 50’-11 h 05' de chaque jour, après le 21 mars 2020.
Dans
la maison.
Maison
avec jardin.
Le
mois de mars en inattendu essor
car
des expansions simultanées
et
inextricables ont lieu :
celle
des floraisons habituelles
et
celle d’un virus nouveau.
Je
suis comme d’habitude et comme jamais
Soit
dans la maison,
soit
à la fenêtre
soit
dans le jardin.
Comme
d’habitude :
j’y
vis et écris.
Comme
jamais :
je
me pose pour la première fois cette question :
« Quelles
maisons dans ma maison ? »
Celle
des poupées,
pour
toujours abandonnée par ma fille.
Et
celle de Henrik Ibsen – son livre,
Une
maison de poupée, à portée, sur une étagère.
La
maison de mes parents, aussi :
couvertures
et tapis qui s’y trouvaient
les
voilà aussi dans la mienne.
Et
quel salon ?
Celui
d’une sorte d’apparition
dans
ma jeunesse :
En
marchant dans la rue
je
l’avais vu d’un coup,
suspendu
dans l’air :
grand,
large, tout blanc.
Je
l’ai adoré, ce salon de rêve :
Que
de lumière !
Des
années plus tard, en m’installant
dans
la maison où vivre avec ma famille
– mari et fille –
j’ai
compris : sans l’avoir cherché
j’avais,
IDENTIQUE,
le
salon d’autrefois, vu seulement par moi !
L’oubli
qui n’oublie pas
avait
fait les choses.
Salon
de mon désir
dans
la maison de tous mes désirs,
y
compris celui, foncier, de l’écrire.
Ecrire
le désir. Ecrire la maison.
Les
deux inextricables.
L’écriture :
toujours sur le seuil du regard.
Mais
aujourd’hui,
depuis
la fenêtre de ma chambre
j’ai
vu la beauté obscène
des
couronnes de fleurs en bouquets
de
mon cerisier.
Pourquoi
obscène ?
Je
me le demande encore.
Je
n’avais jamais cru associer un jour
le
mot « obscène » au mot « beauté ».
Se
réjouir ou être heureux sur fond de pandémie
devient-il…
obscène ?
En
voilà une des actions insidieuses du coronavirus.
Pas
sa victoire, même si je risque,
le
printemps prochain
en
regardant les nouvelles couronnes de fleurs
de
mon cerisier ,
de penser
aussi à la couronne du virus de ces jours-ci.
Mais
ce ne sera que pour mieux me réjouir de leur floraison.
Épidémie
passée et du passé, déjà :
la
beauté du reste de la journée me saisit
et
je ne garde plus que son éblouissement.
J’ai
fixé ici un quart d’heure d’une réclusion
Temps
à la fois heureux et douloureux
où
les nouvelles du monde
ont
profondément troublé
la
vue exquise vers mon jardin au cerisier en fleurs.
Faille
à jamais
vue
depuis ma chambre,
de
la maison où je suis toujours à ma place
même
si foncièrement ailleurs.
Sanda Voïca