lundi 7 janvier 2019

P.2019.01.06.Sabine Dewulf sur "Trajectoire déroutée", le 6 janvier 2019 -sur Le Miroir d'or - sa page facebook

C'est arrivé le 6 janvier 2019 : épiphanie !
La poète / écrivaine Sabine Dewulf
 ( des bribes de la force de son écriture à découvrir ici :

a lu Trajectoire déroutée et a fait part de sa lecture 
sur sa page de poésie , Le Miroir d'or, sur Facebook.

Mais une note de lecture à venir, signée Sabine Dewulf, donc, dans la revue papier Diérèse.
Le choix des poèmes et des images lui appartient.
J'ai juste rajouté la couverture du livre évoqué. 


"Aujourd'hui, je veux évoquer le dernier recueil de Sanda Voïca, "Trajectoire déroutée", paru aux éditions Editions LansKine en 2018. Et en même temps, je voudrais ne pas trop en dire, pour tenter de rester à la hauteur de la dignité et du silence que je pressens derrière ces mots... Ce silence presque solide, comme le devient ici l'air du jardin, par exemple.
Ce livre est dédié à Clara Pop-Dudouit, dont le nom est suivi de ces dates : "1994-2015". Toutes les mères qui ont une fille de cet âge à peu près (c'est mon cas) ne peuvent, je crois, qu'être profondément remuées par une telle lecture. Mais j'ai envie d'ajouter aussitôt : toutes les mères, puis, toutes les femmes, puis... toutes les femmes et tous les hommes. Parce que ce dont nous parle ce recueil, c'est finalement des différentes manières dont on peut survivre à la mort d'un très proche, quel qu'il soit. Est-il un thème plus universel et plus profond ?
Ce recueil est bouleversant peut-être d'abord parce qu'il atteint un équilibre, qui me semble rare, entre la limpidité (aucun poème n'est inaccessible) et la densité de l'énigme qui entoure la disparition d'un être. Il l'est aussi grâce à un autre équilibre, plus délicat encore, peut-être, quand il se fait entre la pudeur et le dire vrai. Il m'apparaît que la poète ne veut rien se cacher à elle-même, dans tout ce que le tragique traîne avec lui de terriblement collant, de gluant, et dans la difficulté éprouvée à s'en extirper ; et en même temps, la distance se fait, inouïe, entre l'être proche - si proche - et celle qui écrit, à travers par exemple cette expression récurrente "la fille". Un espace pour la parole, pour la circulation de vie. Une fenêtre qui ne soit pas un squelette.
J'en ai déjà trop dit. S'extraire de ou s'enterrer avec, poursuivre l'effort de vivre, recevoir le miracle encore de pouvoir dire la joie, soutenir le jour naissant, partager avec le lecteur le vol impalpable d'une vérité entrevue (c'est le dernier poème que je présente ici : admirable)..., c'est dans tous les cas écrire, nourrir le poème en sa lumière comme en son clair-obscur.
A lire. A se procurer. A tenir près de soi."