Lundi, 28 novembre 2011
10 h 30
- Je résonne tellement ce matin - je me sens comme une grosse pierre, d'une essence dure, patinée, verdâtre, sans forme précise, assez haute, presque mon corps grandeur nature, penchée, à partir du milieu, comme fendue là, sans s'écrouler... Et ce(tte) "stone" solitairement érigé(e) , ce matin, résonne, bruissant, vibratile, au point qu'il (elle)... brille, et qui est moi, donc, me donne envie de... me lire, me lire à haute voix.
Envie, ce matin, de
me lire à haute voix !
Présente au point de résonner, bruisser de mots.
11 h 20 : Dans le changement sans fin du ciel, des nuages, que j'observe de mon lit, pendant les longues heures où je reste alitée comme une grande malade, je viens de remarquer, toujours au fond du paysage, ces arbres (qui autrefois étaient un enchaînement de lettres) - les voilà donc sous de tels nuages transparents aux rayons du soleil, qui fait d'eux comme des projecteurs, qui se posent sur les arbres comme les lumières au théâtre, et qui montrent les couleurs variées, harmonieusement mélangées, desdits arbres. Sauf que cette beauté soudaine, et soudainement vue, et qui n'a duré que quelques minutes, est en même temps... agressive. Une beauté qui rend le groupe d'arbre guerroyeur, ils sont "débout", prêts à partir, m'assaillir, car ils veulent venir vers moi, comme la forêt en marche chez Shakespeare, quand elle avance vers Macbeth.