Tout est éphémère
- surtout la gloire (bien risible, of corse)
d'être publiée,
aux côtés de 17 autres poètes
,
de manière... éphémère sur Sitaudis
Lundi, le 12 septembre 2022, entre 12-14 heures !
Quand Pierre Le Pillouër - responsable du "Sitaudis" -
avec lequel tu n'es pas amie
- en frôlant même l'in-amitié, après avoir été refusée, par le passé,
pour la publication de deux notes de lecture,
pour des raisons totalement extérieures au contenu desdites notes -
t'écris avec une "sollicitation" - c'est son mot :
de lui envoyer un poème qui ne dépasse pas 12 vers
pour cette publication (sans traces, à part les noms des poètes)
dans "Poèmes pour l'instant" :
Sa requête reste(ra) toujours étonnante / intrigante pour moi
(sans explication, à part l'éclectisme de ses goûts poétiques ! )
C'était le 12 septembre 2022 :
https://www.sitaudis.fr/Poemes-et-fictions/poemes-pour-l-instant-1662976951.php
Mais... j'ai capturé/gardé les traces de l'éphémère :
Et aussi :
Poèmes pour l'instant
Les Poèmes et Fictions, poésie contemporaine
A couilles rabattues
Pénétration
Orgasme
Lécher
Levrette
Initiation
Nadine
Aphrodisiaque
Irrumer
Ramoner
Extase
Ejaculation
Nadine Agostini Apollinaire
Si on dit que Poésie =
évolution de l'âme physique,
alors elle marie les deux efforts
d'une vie contemporaine
et plus abstraite :
a) la reconnaissance de ce qui
attend dans la lumière mondaine
et b) l'intelligence des raisons
de la guerre au nerf optique,
sous le soleil ambivalent.
Voilà pour le jour exploratoire
et ondulant. Bien.
Philippe Beck
Je coule froide entre aulnes qui m'emmantèlent
deux ados en pension, Guillaume (cadet) entre en eau
s'aventure au tourbillon que vanne de moulin lâche
Que v'love ? j'entends Mnié mnié mnié
aux abords du tumulus (cumulées de moules)
j'entends Mnieu mnieu mnieu, aux cotons
c'est : Mniay mniay mniay nom-di-dio brus
quement Guillaume oublie tout (ce que suis)
se démène GUÉ crie nage vers partout n'inspire plus
ça gueule mes eaux font perdre connaissance
GUÉ quand l'aîné ramène cadet OUFOUF
un jeudi, vers midi, ma parole, moi l'Emblève.
Patrick Beurard-Valdoye
phantasmes (n. masc. plur.) :
perturbateurs endocrâniens
*
François Dufrêne et la psychanalyse ?
(sujet brûlant)
quand Lacan tâte des mots cramés…
*
le bateau ptyx
(bibelot ancien)
« abolis parapets… »
*
le sens de l’Histoire
le mur de Berlin n’était pas taillé dans la bure de Merlin
Jean-Pierre Bobillot
Apollinaire
en serait digne
Vers, marbre, onyx, émail
tout est en ligne
La mire étire le tireur
L'instant saisit l'e-mail
Tout part, tout meurt !
Jean-François Bory
ALORS :
CHANGER D’AiR
CHANGER D’R
CHANGEM D’M
CHANGEN D’N
CHANGES D’S
CHANGEQ D’Q
CHANGEH D’H
CHANGEL D’L
CHANGEO D’O
CHANGEK D’K
CHANGEB D’B
Julien Blaine
mourir un peu
un peu
plus un peu
plus ou un peu
moins un peu
peu à peu
un peu
trop un peu
moins puis de moins en moins de peu
puis plus de peau si peu
la sauver de peu un peu
puis plus
Julien D'Abrigeon
Posé sur le vieux seuil, il regarde Vénus,
L’étoile du berger pour lui qui en fut un.
Son voyage fut l’absolu discontinu ;
La raison devint sa balise et sa compagne,
Plus celle dans sa tête dont l’amour y gagne.
Ces grèves où l’ambre échut avec les embruns.
Le bonheur reste le contraire du malheur.
En tout lieu il chercha ce qu’il était lui même,
Le retour des comètes pour la vie en tandem.
Salivant le goût amer de ses épopées,
La fin des mystes, les derniers pas ; regroupés :
Vêtue de batiste et deux êtres : la couleur.
Daniel Farioli
Si j’eusse été moins fatigué,
tu aurais vu le chouett’ poème
que je t’aurais mirlitonné
comme au temps de Tartalacrème !
Mais ce temps n’est plus, je suis vieux,
trop sec, et beaucoup moins verbeux.
Autrefois j’eusse été à même
de te louer un p’tit peu mieux
avec plein de rimes en « aime »…
Ah ! Guillaume, le temps s’en va,
On n’y peut rien, c’est ça l’problème :
pardonne-moi d’en rester là.
Alain Frontier
ce matin encore on a raté le tramway
supplier les rails ça ne sert à rien
à l’arrivée les agneaux et les bœufs sont en miettes
on avait enfin obtenu l’adhésion du multiple
c’est bête il faut reprendre à zéro
pourtant une heure avant l’aube le ciel montrait le parfait alignement des planètes
on aurait dû rester dans la zone hachurée
ne pas bouger
de toute façon y’a plus rien à regretter
le dernier quartier c’est ce soir
on nous l’assure :
plus de restriction sur le voltage
Frédérique Guétat-Liviani
Pour PLP un
poème express (à rendre pour lundi prochain le 12 /
Easy poetry = poème de circonstance et de voyage /
Dans un coffre 12 lignes facilement vélopliables /
Donc en voiture Simone à Sermione/
Au bord du lac de Garde où tant/
Se plut au temps romain Catulle/
Lequel proteste contre ces versi sciolti/
À la Leopardi et dans mon dos/
De mèche avec Jude (Stéfan)/
Me prie instamment de m’arranger pour que/
Le dernier mot au moins rime avec son latin patronyme/
Et pas besoin d’un dessin : e..ule
Jean-Claude Pinson
Verheggen, 1971
Jean-Pierre échevelé de serpents
médusés soleil aux mèches
s’assoit rigolard sur du rêche
aux fesses de pré : hello sacripants !
sa marraine « fait son samedi » pourtant
c'est dimanche pour les wassingues
TXT c'est parti deux ans déjà c'est dingue
comme on est pâle sur les photos du temps
sa mitraque dit : Il faut boire / Quand
même c'est du lait gratté / Du lait de mamelle
de carrosserie avec des bouilles dedans : quelle
pompe à jus de vie les amis là-dedans !
(septembre 2022, pour ses 80ans)
Christian Prigent
Un poème est là
Seulement
Dans l’instant qu’on écrit
Son dernier mot, dans l’instant
Qu’un lecteur va le lire.
Chaque poème
Comme un instant de vie
Suivi
De silence ou d’oubli.
James Sacré
Je ne me
lève pas avant l’aube
Mais quelque chose m’est resté de votre vie
Un goût de chanson pas écrite
L’éternité
Longtemps après en marchant dans la rue
Ariel Spigler
Douze, pas onze, pas treize, douze
Et moi trois, deux fois trois
Six syllabes et douze vers
À boire cul sec avec
Roubaud Perec Ch'Vavar
Douze verres de silvaner
À peine sur le comptoir
Déjà vidés sifflés
Mais pas douze stop à dix
Car le z n’est plus doux
Florence Trocmé
Tout ceci
est paradoxal.
Rien d’instantané.
136 vidéos scrutées,
Pas sur le champ mais a posteriori.
Pour enfin prendre le temps de développer la minute de vue.
Avec toute latitude de la révéler.
Durant le temps de l’affranchissement, ce temps compté.
Autrement dit, se poster ailleurs, face à un autre écran, pour étirer, par la
fenêtre de son lieu de travail,
la minute de captation et la muer en plaisir.
L’effet tour omniprésent jusque dans la vacance.
Le retour dans la fuite.
Ou un surplace décalé.
Véronique Vassiliou
Portrait de l’artiste en truite
Derrière le fil qui arrache
À l’eau sa gueule piégée
Par le hameçon des mots Liberté
Égalité, Fraternité,
L’œil dilaté, l’artiste
Résiste à céder sa matière vivante,
Tremblante, aux geôles de la signification :
Dans le cadre agonie
Et le hors-cadre mort.
Pierre Vinclair
Je meurs
d’être noyée
comprise
engloutie
devenue une
avec ce bloc
volume
presque un cube
de lumière dense
qu’est devenu le monde
pour quelques instants
ou pour toujours.
Sanda Voïca
Et des possibles arguments ou réflexions
pour les raisons de l'effacement des poèmes
dans ce texte (sur Sitaudis aussi) :
(Pillouër inspiré par lui ?)
"Effacer, ce n'est pas faire disparaître" :
https://www.sitaudis.fr/Poemes-et-fictions/effacer-ce-n-est-pas-faire-disparaitre-1662092820.php