UN CORPS
Un corps
encore pas un décor
Dans un
corps plus grand
En pâte
levée pour un beignet
Qui sera
bientôt frit.
Mon corps à
l’abri et en danger 
Dans cet
autre corps gonflant  
Peau autre,
d’air.
Mon corps
encore : j’adore.
Histoire
gore : après la mort, 
Seul mon
sexe reste, vit au soleil -
Les gens
l’ignorent…
Mon corps en
accords s’invente. 
Je
l’appréhende 
Crie aux
oisillons qui à leur tour 
crient leur
faim : harmonie partout. 
Devenue mère-oiseau
pour écouter le vent
Me voilà
cible en mer :
Les vagues
ne cherchent plus le bord, le sable.
Alignées,
soldats en marche,
S’amassent
et forment une ronde
Se
rétrécissent autour de moi.
Sanda Voïca